Hosted by
zeltym

Aucun aventurier Tirviens ayant gravi les chaines de montagnes des pôles n’étaient revenu vivant pour raconter ce qu’ils avaient vu.
Le mystère fût dévoilé, durant l’année fédérale 302 (Année Terrienne 2436), cents soixante neuf ans avant l’invasion actuellement en cours. Dans les traités commerciaux qui furent ratifiés à l’époque, les Tirviens demandèrent à la FIML de construire un tunnel sous les chaines de montagnes et que soit bâti à la surface des deux pôles un grand dôme transparent d’un kilomètre carré. Plusieurs dizaines d’années plus tard, lorsque les travaux furent terminés, les tunnels furent rempli de l’acide des lacs pour que les Tirviens puissent se déplacer jusqu’au dôme de chaque pôle.

Une fois dans le dôme, enfants et adultes furent stupéfaits par le spectacle qui se dévoilait à leurs yeux. Ils découvrirent bien sûr une faune inconnue jusqu’alors, mais ils virent surtout que le ciel n’était pas jaune et que le sol n’était pas rouge. Ils étaient blancs. Un blanc éclatant sans aucune autre couleur. Ils ne connaissait pas cette couleur aussi pure ! Les arbres n’étaient pas mauves mais verts, les lacs n’étaient pas jaunes mais bleus. Ils n’avaient jamais vu ces deux couleurs ! Sur cette plaine dont l’eau était source de vie, il existait des plantes similaires à celles de leurs plaines forgées par l’acide ! Les Tirviens étaient fascinés. Il leur était impossible de survivre plus d’une journée avec leur carapace dans cet atmosphère dépourvu d’acide et pourtant la vie y proliférait. Parfois, le ciel des pôles était clair et sans nuages. De nuit on pouvait alors voir les étoiles. Ils ne les avaient jamais vu ! Grâce à ce dôme, les Tirviens pouvaient voir au delà des chaînes de montagnes, au delà des étoiles, au delà de leur imagination.

Cerion se souvenait encore aujourd’hui de l’air de musique qu’il fredonnait avec ses amis lors de sa première excursion dans le dôme. Il n’était alors qu’un enfant. Aujourd’hui, quatre vingt cinq années plus tard, il se trouvait de nouveau dans le dôme avec des   milliers de Tirviens. Ils n’étaient plus des enfants qui allaient se divertir, ils étaient des guerriers Raala qui allaient défendre leur monde.

Les Raala firent exploser le dôme et lancèrent leur attaque. L’acide projeté sur des kilomètres par l’explosion perfora des centaines de quadrupèdes immobiles. Pour se donner du courage, ils se mirent alors à chanter en choeur tout en sautant sur la plaine enneigée. Cerion se mit à courir le plus vite possible vers le premier quadrupède. Il était gigantesque mais il ne s’arrêta pas. Il sortit sa lance noire et la lança dans la sphère noire qui se tenait au centre de l’ennemi. Celui-ci convulsa, vira du blanc au gris et se transforma en poussière. Ses frères d’armes firent de même et des milliers de quadrupèdes se transformèrent à leur tour en poussière. 

Les sphères noires qui se trouvaient au centre du corps de la centaine de milliers de quadrupède toujours en vie virèrent alors au bleu. Puis une pupille noire apparue au centre de leur sphère devenu bleu. Les quadrupèdes étaient désormais activés. Tous les Raala entendirent alors une voix remplit de colère venue dont ne sait où. « Que faites vous ? Que faites vous à MES jouets ? J’étais. J’étais occupé. Vous avez maintenant toute… Vous avez maintenant toute MON attention. JE vous vois ! Vous aussi, vous serez… Vous serez à MOI ! » Tels des pions animés par une entité extérieure, la centaine de milliers de quadrupèdes se mirent alors à tirer sur Cerion et les milliers de Raala. Cerion voulut se relever de la déflagration qui l’avait sonné mais ses membres ne répondaient plus. Affalé sur le ventre, son corps entier le faisait souffrir. Il sentait que sa carapace était brisée de toute part, que le liquide acide, vitale à sa survie, fuyait abondamment. Il n’arrivait quasiment plus à respirer. Sa tête était tournée sur le coté, ses yeux étaient au plus prêt du sol enneigé qu’il rêvait tant de toucher lorsqu’il était enfant. Le bruit des combats s’était tût, et avait laissé la place au bruit du vent. Le bruit d’un vent inconnu qui se lamente. Le bruit d’un vent terrifiant criant sa souffrance. Voyant l’amoncellement des corps de ses frères d’armes glissé de plus en plus rapidement vers lui, Cerion comprit que son cerveau délirait et que son heure était venue. Il réalisa alors que cette vague qui était sur le point de l’engloutir n’était pas des corps meurtris mais une coulée verte et noirâtre. Il eu une dernière pensée pour son frère Kiyan.

Ashka avait enregistré toute la scène avec son drone. Elle conduisait à présent son aéro-pick up en direction du bunker où elle s’était séparée de Duke quelques jours plus tôt. Celui-ci avait trouvé un moyen de transport et l’y attendait déjà. Leurs missions étaient accomplis et il ne leur restait plus qu’à rentrer à la capitale Fédérale Utolia pour débriefer leurs supérieurs et mettre en lieu sûr leur précieuse cargaison.

Subscribe

Recent posts