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zeltym

– C’est la troisième, et dernière fois, que je me farcis une mission de transport d’hypérium. C’est d’un ennui mortel. » Dit le Terrien tout en touchant ses longues et belles dreadlocks noires.
– Mais ça nous permet de passer du bon temps tous les deux, tous frais payés et le risque de se faire attaquer est infime. C’est relax ! » Répondit-elle en levant ses bras bleus azurs de Fendorienne.
– Je préfère passer du bon temps avec toi sur Vega chérie. Au moins on se marre !
– On se fera une semaine de vacances là bas dès que l’on sera de retour sur Utolia.
– Il nous reste sept jours de transit pour atteindre le dernier point de saut hyperspatiale de Capella et encore cinq jours pour atteindre Utolia. C’est d’une lenteur, je déteste ces vaisseaux cargos.
– On a pu découvrir deux planètes d’Aldebaran grâce à cette mission. C’est d’ailleurs pour ça qu’on l’avait acceptée. Ne sois pas rabat joie mon Duke. » Elle marqua un temps de pause et dit : « J’ai compris ! Tu fais du boudin pour que je vienne te remonter le moral ! » Elle se leva de son fauteuil de co-pilote et s’assit sur les jambes de Duke, face à lui. Elle l’enlaça avec ses bras et s’apprêtait à l’embrasser lorsque l’alarme de communication retentit.
– Effectivement Ashka d’amour, sans cette alarme j’aurai réussi mon coup » Dit il en riant tout en appuyant sur une commande pour réceptionner la communication entrante.
« Je suis le directeur de la compagnie minière de Tirvee. La planète est envahie par une civilisation inconnue. Les vaisseaux de sauvetage de la Fédération partent actuellement des sites miniers. Nous ne sommes pas en mesure d’effectuer certaines missions requises par le protocole militaire. Vous trouverez en pièce jointe vos objectifs de missions. Faites vite, vous êtes actuellement les seuls mercenaires accrédités par la FIML dans la banlieue Tirvee.» Ashka qui était restée sur les jambes de Duke lui dit avant de l’embrasser. « Et bien voila, tu es maintenant doublement satisfait : de l’action et de l’amour ! »

Le cargo de nos deux mercenaires atterrit sans encombre dans un des bunkers anti acide qui avaient été construit par les compagnies minières de la FIML. Celui-ci servait de point relais avec le Clan le plus important de Tirvee, celui du lac de Vreel. Duke et Ashka venaient de terminer leur première mission et n’avaient croisé personne dans le bunker déserté. Leur première mission avait consisté à charger dans les armoires cryogéniques de leurs vaisseaux les oeufs de la reine du Clan Vreel rassemblés dans la zone de stockage. Les deux mercenaires se trouvaient maintenant dans le parking prêt a effectuer leur deuxième mission. Duke avait enfilé une des combinaisons anti corrosion pour mineurs à disposition et Ashka, son exo-armure de combat. Si cette dernière permettait de survivre dans l’espace ou dans tout environnement hostile durant sept jours d’affilés, les combinaisons des mineurs n’offraient quant à elles que vingt quatre heures d’autonomie en oxygène.

Ils prirent chacun un aéro-pickup de la compagnie minière pour effectuer une double mission de reconnaissance consistant à collecter un maximum d’informations sur les envahisseurs, sans intervenir dans les combats. Duke irait vers la zone de conflit équatoriale la plus proche. De son coté, Ashka rejoindrait le pôle sud et escaladerait la chaîne de montagnes pour étudier l’arrière des troupes ennemis. Le directeur des stations minières leur avait indiqué qu’un colossal vaisseau quadrangulaire de quatre vingt dix kilomètre carré de large s’était posé dans le pôle sud et avait oblitéré un pan de la chaîne de montagnes avoisinant. Cela n’avait pas inquiété Ashka, au contraire, cela avait piqué sa curiosité. Si la surface du vaisseau était de quatre vingt dix kilomètre carré, jusqu’où montait il dans l’espace ? En approchant Tirvee, l’ordinateur de leur cargo n’avait détecté qu’un vaisseau inconnu de taille standard. Rien de si massif.

Duke arriva au bunker le plus proche de la zone de conflit équatorial après plusieurs heures de route. Il n’avait, pour l’instant, croisé personne. Seuls des milliers de massifs monolithes noires et des dunes de terres ocres brisaient la monotonie du sol rouge. Il gara le véhicule devant la porte du parking mais ne pu entrer à l’intérieur de celui-ci, il n’avait pas les codes d’accès. Il débarqua une des bouteilles d’oxygène de rechange au pied du véhicule. Non sans une appréhension, il retint sa respiration, enleva le tube qui reliait sa combinaison à la bouteille et le plaça sur la nouvelle. Il inspira une bouffé d’oxygène… Et expira, rassuré que la manœuvre eût fonctionné sans encombre. Il se dirigea de nouveau vers la cabine de pilotage du véhicule, prit son sac à dos tactique, ses jumelles, son GPS et partit en direction du front situé au nord de sa position.

Allongé sur un immense rocher, Duke surplombait la plaine. La scène qu’il enregistrait avec ses jumelles était stupéfiante. Un épaisse coulée verte et noirâtre semblable à de la lave recouvrait le sol. Elle avançait à vive allure en direction de la deuxième ligne de front où s’étaient retranchés les Tirviens toujours en vie. Des milliers de quadrupèdes blancs tiraient sur leurs positions. En jugeant la hauteur de la coulée qui devait atteindre deux bons mètres, Duke en déduisit qu’ils devaient mesurer entre douze et quinze mètres. Au centre de leurs corps blancs se trouvait une pupille noire entouré d’un globe bleu ténébreux. Duke n’avait jamais rien vu de tel de ses propres yeux ou dans un de ses manuel d’armes de guerre. Etait-ce des robots ? Des drones téléguidés à distance ? De simples véhicules ? Ces choses n’avaient aucun mal à se déplacer dans la coulée. À leur contact, le liquide était repoussé comme l’eau et l’huile. Les conséquences de cette coulée sur les Tirviens fit frissonner Duke. Une fois recouverts par celle-ci, les Tirviens morts se relevaient, les vivants se retournaient et se mettaient à marcher en direction de leurs anciens alliés pour les combattre.

Duke entendit un bruit strident dans le lointain. Le bruit d’un vent qui se lève. Le bruit d’un vent qui se lamente. Le bruit d’un vent criant sa souffrance. Il posa ses jumelles et se retourna. Une autre coulée verte et noirâtre commençait à remplir la plaine derrière lui. 
Il se leva, rangea ses jumelles et se mit à descendre à la hâte le rocher, sautant de pierre en pierre pour rejoindre aussi vite que possible le sol. A l’aller, il lui avait fallut trente minutes de marche pour traverser la cuvette de cette plaine vallonée. Il se mit aussitôt à courir lorsque ses pieds touchèrent enfin le sol. Le liquide vert et noirâtre se déversait au loin depuis sa gauche. En maintenant son allure, il estima avoir suffisamment de temps pour atteindre l’autre coté de la cuvette. Arrivé au pied de la dune, il reprit son souffle, rassuré car la coulée était encore loin de lui. Aussi, se mit il à penser à Ashka : « Avait elle réussi son ascension ? Qu’avait elle vu depuis son poste d’observation ? Les mêmes combats, la même immonde coulée verte et noirâtre ? » C’est à ce moment qu’il atteignit la crête de la dune et vit une nouvelle fois l’immonde liquide se déverser dans la plaine aux milliers de monolithes où se trouvait à plus d’une heure de marche son véhicule et le bunker. Malgré ses conditions athlétiques, il ne pourrait jamais y parvenir à temps. Il posa son sac à dos tactique, en sorti un carré noir et pressa un bouton. Le carré s’allongea en un long rectangle au bout arrondit qui se mit à flotter à quelques centimètres du sol. Duke remit le sac sur son dos, échangea ses lunettes de soleil par un masque. Puis inséra ses pieds dans les deux arceaux de la planche et tapa sa partie arrière avec son talon. 

L’aéro-board se mit en route. Il y avait suffisamment de place pour surfer entre les massifs pics de pierre mais la nature ne les avait malheureusement pas aligné. Duke qui surfait à soixante quinze kilomètres heure à cinquante centimètres au dessus du sol devait se servir des indications de la visière de son masque pour slalomer. Une voie rouge se dessinait au fur et à mesure de sa course ce qui lui permettait d’anticiper les mouvements à effectuer pour contourner les obstacles. Il filait entre les monolithes, le buste et la tête en avant, les bras en arrière. La coulée verte l’avait presque happé lorsqu’il atteignit le bunker. ll sauta alors sur l’aéro-pickup. Sa board toucha perpendiculairement le rail gauche du véhicule et il la fit rebondir sur le toit de la cabine du conducteur pour sauter par dessus la coulée qui percuta la porte du parking. Duke se trouvait sur l’hélistation du toit du bunker. La masse verte se déversait tout autour de lui

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