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zeltym

Cerion avait été sonné par la déflagration. Il avait voulu se relever mais ses membres n’avaient plus été en mesure de fonctionner. Il avait été affalé sur son ventre, son corps entier l’avait fait souffrir. Il avait senti que sa carapace s’était brisée et que le liquide acide, vital à sa survie, avait fuit abondamment car il n’arrivait quasiment plus à respirer. Pourtant, à présent, il n’avait plus mal. Il ne ressentait plus rien. « Petit jouet. » Entendit il. « Petit jouet, relève toi. » Son corps se releva. « Petit jouet, baisse la tête » Cerion vit une mélasse verte et noirâtre recouvrir les jambes de sa carapace. « Petit jouet, tu es as moi »
Qui es tu ?
– JE suis toi, JE suis nous, nous sommes toi, mais il n’y a que MOI qui suis MOI. » La voix accentuait à chaque fois les pronoms personnels qui la dénommait, en les prononçant plus fort et en marquant un temps de pause. « Toi tu n’es plus, enfin si, tu es… » La voix marqua un long temps de pause. « Tu ne fais plus partie des vivants, mais tu n’es pas mort car ton âme, ton énergie m’appartient désormais, tu es devenu un sans vie. Tu es à MOI. Comme tous les autres. » La voix se mit à rire.
Qui es tu ? » Répéta Cerion. La voix ria de nouveau.
– Tu me reposes une deuxième fois la même question, JE vois que ton esprit est résistant. JE sentais que JE devais te mettre à l’écart des autres.
Des autres ?
– Les cloportes psychiquements banals. Les autres qui te ressemblent mais qui n’ont pas lutté une seule seconde face à MA puissance. Tu es assez fort pour arriver à me questionner. Tu me plais petit jouet.
– Petit… » Cerion ne pu finir sa phrase, son esprit vacilla sous une monstrueuse décharge de souffrance.
– Voila de quoi te rappeler à l’ordre petit jouet. JE suis ton maître à présent. JE NOUS sommes ta raison d’être. Vous, ne valez rien. Où plutôt si, votre valeur est grande, vous êtes ma source d’énergie dans le monde des particules. »
Cerion se concentra pour ne rien penser et ne rien dire.
– Certains ont conscience du pouvoir de tout posséder, d’autres non. Il y a plusieurs milliards d’années, l’univers avait une taille stable, la gravité commençait à grappiller la faible place que nous avions réussi à accaparer avec mon inconsciente de soeur. MOI, et MOI seul, ai pris conscience de notre existence. J’AI pris les choses en mains pour étendre la part de notre domaine sur le vôtre. J’ai des milliards d’années et toi cafard de cent trois ans tu me poses des questions ? » La voix rit de plus belle. 
« Tu ne fais partie que des cinq pourcents de la masse totale de l’univers connue, et ta part de ces cinq pourcents est tellement infime qu’il faudrait des milliers d’années pour citer seconde après seconde le nombre de zéro après la virgule lui correspondant. MOI et mon inconsciente de soeur représentons à l’état brute soixante huit pourcents de la masse de l’univers. Et toi petit jouet tu oses ME poser des question ? Tu ME plais. 
Puis je savoir quelque chose maître ? » Dit Cerion.
– Quoi ?
Comment dois je vous appelez ?
– Tu veux savoir si j’ai un nom ? On ne peut nommer ce qu’on ne peut comprendre, et mon pouvoir est tellement grand qu’il ne peut être comprit. On ne me nomme pas, on m’obéit ! Nous continuerons plus tard, petit jouet. Je retourne contrôler mes centaines de milliards de pions. » Il s’esclaffa de nouveau. Cerion endura une nouvelle décharge de douleur et s’évanouit.

Cinq mille trois cent quarante cinq petits jouets. Cinq mille trois cent quarante cinq petites sources d’énergies. Il les avait toutes perdues en moins de trente minutes. Il avait été très amusant de suivre ce Terrien et cette Fendorienne à bord de leur minuscule vaisseau spatial et d’activer toute la soif de vengeance qu’Arkgarr Le Fou avait à leur égard pour les trouver et les détruire. Leur manière de se battre en tournant autour de la planète sombre et sans vie l’avait beaucoup amusé. Il pensait se délecter du défaitisme inhérent à leur futur échec. Mais la flotte fédérale était arrivée et avait pulvérisé ses cinq mille trois cent quarante cinq petits jouets Vertect. Mais Il s’en moquait éperdument. Il avait perdu cinq mille trois cent quarante cinq âmes, mais il en gagnait dix toutes les secondes dans ce cadran de cette galaxie grâce à sa géniale coulée verte et noirâtre qui se répandait maintenant dans toute la Fédération Interstellaire des Mondes Libres. Ses troupes de quadrupèdes tombaient sur certains mondes mais ils pouvaient les fabriquer à l’infini et la totalité de son armée aurait bientôt passé la porte interstellaire qu’il avait commencé à créer quelque jours plus tôt sur Tirvee.
Bientôt, des milliers de milliards d’âmes déjà vampirisées pour sa cause passeraient de la galaxie d’Andromède à la Voie lactée. Plus rien ne pourrait l’empêcher de conquérir toutes les particules de celle-ci. Que deviendra t il lorsqu’il aura pris la place de toute les particules et de toutes les énergies de l’univers ? Il ne le savait pas, mais qu’importe, tant qu’il pouvait continuer de s’étendre infiniment. Il avait déjà réussi à convertir 80 pourcents des particules de l’univers, il ne lui en restait plus que 20 pourcents pour réduire à néant cette abjecte matière. Il pourrait ainsi plier à sa volonté la matière noire qui lui résistait et ainsi devenir le seul, l’unique être de l’univers.
Il gagnait toujours. Satisfait de l’avancée de son dessein il se prépara à réactiver la conscience de son petit jouet favoris…

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