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zeltym

Son corps était allongé, raide comme une planche. Sa bouche était sèche et pâteuse. Elle avait un infecte goût de métal. Il toussa. Il avait l’impression d’avoir léché un des cendriers du Wex à cinq heure trente du matin, d’avoir mâché chacun de ses mégots et de les avoir avalés goulûment. Mais le pire, c’était de loin les multiples remontées d’acidité que son estomac lui renvoyait dans sa bouche. « Du… Duke ! Duke bordel réveille toi ! » Il reçut un sceau d’eau glacé sur le visage. Il ouvrit les yeux et toussa de nouveau. D’une voix roque et enroué, il dit :
– Quoi ? Quoi, quoi, quoi ? Je uis en retard pour aller en cours ou quoi ? Il se passe quoi ?
– Duke ! Bordel je suis pas ta mère, c’est moi Ashka. Réveille toi ! » Il ne rêvait plus du passé, il n’était plus dans uns des multiples futurs possibles. Il venait d’ouvrir les yeux dans la dure réalité du présent.
– J’ai. J’ai mal. J’ai vraiment mal à ma tête. » Dit il.
– On s’en fout de ton mal de crâne. T’as failli mourir chéri. On était arrivé à cinquante minutes post ingestion et je n’arrivais pas à te faire vomir cette foutue substance faite de nanos particules.
– T’as réussi regarde, je suis en pleine for… » Dit il en essayant de relever son torse. Il retomba de suite sur le lit.
– A la cinquantième minute, je t’ai fais boire cul sec un litron de vodka. 
– J’ai été out longtemps ?
– Pendant cinquante neuf minutes, une minute de plus et les nano particules te dévoraient de l’intérieur. Quinze secondes après avoir avalé la XDZ tu es tombé dans les vappes et je t’ai laissé comme ça pendant cinquante minutes comme convenu.
– Cinquante neuf minutes ? Mais j’ai vécu huit milles vies différentes. Dans une de ces huit milles vies, il y en a une où j’ai vécu dix ans sur Terre. » Ashka qui attendait d’entendre les solutions qu’auraient vécu Duke durant son voyage dans le futur pour sauver la Fédération était tout ouïe. « Durant ces dix ans, un après-midi m’a grave marqué, c’était en 2587. J’étais dans un Lycée en France. Tu te rends compte ? En 2587 et les Humains n’avaient pas quitté la Terre ! J’étais un adolescent dans un Lycée. Mes potes faisaient de l’aéro-board dans la cour, je pouvais toucher l’herbe avec mes mains, le soleil chauffait ma peau. Le pied ! Bref, après la pause dej’, on est rentré en cours d’histoire pour étudier les grandes actions humaines qui avaient servi à protéger le monde vivant. Notre prof’ nous disait que les Humains avaient arrêter de surconsommer les ressources de leur planète à partir de l’an 2030. J’en ai déduis que la Fédération Interstellaire des Mondes Libres n’était pas venue nous voir, que tous les terriens étaient toujours sur Terre et que la Loterie de Retour sur Terre n’existait pas non plus. Le paroxysme, c’est lorsque la prof nous a dit que les accords de Paris sur le climat de la COP 21 de 2015 avaient été respectés. Truc de dingue nan ? Le point central du cours portait sur ce que les Historiens appelaient la deuxième révolution Française. Une révolution qui ne portait pas sur la déclaration des droits de l’homme et du citoyen comme en 1789 mais sur la déclaration des droits du vivant de 2029.
– Chérie. Duke. Non. Tu es en plein délire.
– Si, si j’te jure c’est possible ! Dans cette réalité que j’ai vécu, elles avaient été concrètement utiles et respectées les COP21, 22, 23, 24, 25… » Il s’évanouit de nouveau. Désespérée, mais toujours patiente, Ashka lui balança un deuxième sceau d’eau glacée au visage.
– Duke je m’en fou du multivers. Tu avais une mission à accomplir pour notre réalité à nous, rappelle-toi.
– L’invasion. Les Nameless. La fin de notre univers. Je devais trouver une solution en ingérant les nano particules que l’on avait achetées sur HEX.
– J’ai retrouvé mon héros !
– Au début, j’ai passé beaucoup de temps à comprendre comment éviter de ressasser le passé et de rester concentré pour trouver la solution au travers des futurs possibles. Dans les huit mille vies que j’ai vécu en cinquante neuf minutes, promis, sept mille cinq cent étaient dédiées à trouver une solution au problème.
– T’as fais quoi dans les cinq cent autres ?
– J’ai toujours été en couple avec toi. Promis !
– Ferme la. Et cette solution alors ? Quelle est-elle ?
– Quand j’ai enfin trouvée la solution, au début je n’y croyais pas. Alors j’ai utilisé cinq cents vies pour revérifier cette solution. Il n’y a qu’une seule action collective qui nous permettra d’éradiquer le Nameless. C’est pas sorcier mais c’est très étrange. » Il chuchota la solution à l’oreille d’Ashka en espérant que cela lui permettrait de le croire. Ou a minima qu’elle ne se moque pas de lui. Elle le regarda dans les yeux et explosa de rire. 
– C’est une blague ! Primo, comment veux tu que ça marche ? Deuxio, comment veux-tu que tout le monde te croit ? Tertio, comment veux-tu que tout le monde se mette à faire ça au même moment ? On est cent deux milliards dans la fed’ mec ! » Plusieurs secondes s’écoulèrent sans que l’un ni l’autre ne parle. Ils entendirent alors une voix dans leur tête : « Salut les petits potes ! On vient d’écouter votre conversation et on va vous aider à passer le message à tout le monde. »

Pour convaincre toutes les âmes de plusieurs civilisation à agir ensemble à l’unisson, il faudrait être un influenceur de génie, ou plus encore. Dans une des réalités que Duke a vécu lors de son voyage dans le multivers, une galaxie était attaquée par une sombre menace qui absorbait tous les astres. Pour la combattre, les héros de l’histoire obligèrent une star de la télé de cette « techno civilisation » à utiliser toutes les « Telecoms » pour convaincre toute la galaxie à rentrer dans un rêve nommé Theta. Dans la réalité de Duke et d’Ashka, ce ne fut pas toute une galaxie, mais tous les citoyens de la Fédération Interstellaire des Mondes Libres qui allaient devoir rentrer dans un état de méditation qui propagerait la plus belle des énergies ». Duke nomma alors l’arme ultime contre le mal absolu de sa réalité : « La danse Theta. »

Sur Meyvir, sur Valhatar, sur Fendor, sur la Terre, sur Utolia, sur Salenka, sur tout les mondes et sur toutes les stations spatiales de la Fédération Interstellaire des Mondes Libres, tous les citoyens furent abasourdis lorsqu’ils entendirent ceci dans leur tête : « Bonjour, connaissez-vous la planète des Dolfs ? »
Tous les citoyens arrêtèrent immédiatement leurs activités en cours. Tous s’étaient demandés comment quelqu’un pouvait oser parler de cette planète maudite.
« Vous vous demandez si quelqu’un vous parle réellement n’est ce pas ? Faites donc un tour sur vous même vers la droite. Regardez, personne ne vous parle. » Tous les citoyens tournèrent alors leur tête vers la droite. Muets et circonspects ils virent que tout le monde avait exécuté le même geste.
« Nous les Dolfs, parlons dans votre tête. N’ayez pas peur, nous vous parlons pour vous aider. » Les émotions des habitants de la Fédération firent alors des bonds allant de la plus grande panique à la plus grande révélation divine. Ils voulaient courir pour fuir un danger inexistant, mais restèrent immobiles. Ils voulaient crier leur joie, mais se turent.
« Nous les Dolfs, parlons à chacun d’entre vous. Pour preuve, levez tous la main droite. » Tous les citoyens de la Fédération levèrent alors la main droite et virent que tous les autres avaient fait de même.
« La preuve en est. Nous savons comment combattre le mal qui vous détruit, qui nous détruit. Nous avons besoin de vous, vous avez besoin de vous même pour le combattre. Vous devez tous faire la même chose, en même temps. Y arriverez-vous ? » Et tous les citoyens de la Fédération répondirent à l’unisson : 
« Oui ! Nous y arriverons ! » Les citoyens de tous les mondes se regardèrent alors sans dire un mot. La peur disparut alors de leur regard. A la place, une étincelle d’espoir naquit.
« Peuple de la FIML, mettez vos écouteurs auriculaires et branchez les sur la fréquence à hyper onde 4.1.12.3.5. Asseyez-vous, et pendant huit minutes dansez librement dans votre tête. Suivez la percussion qui vous fera battre la mesure à l’unisson. N’oubliez pas : Danser, c’est être libre. Danser c’est vivre. Danser c’est aimer ! »

– Petit jouet. Petit jouet… Petit jouet, JE te parle, réponds MOI !
Je t’entends mais ne t’écoute plus. Je suis de nouveau libre.
– Que fais tu ?
Je danse dans ma tête.
– Qu’est-ce donc ?
La liberté face à ton oppression.
– Mais tu ne peux pas bouger, ton corps m’appartient, ton énergie est MIENNE !
Ta soif de pouvoir destructrice en a fait ainsi. Mais mon esprit lui est libre. Dans notre tête, nous dansons. Dans notre tête, librement, tous ensemble, nous dansons.
– MON énergie est plus forte que la vôtre. Vous êtes vous et JE serai tout, c’est donc impossible !
Si, c’est possible car notre énergie naît de la cohésion, elle n’a donc pas de faiblesse. Si, c’est possible car notre énergie ne consomme rien, elle est productrice d’amour. Et si, c’est possible car JE SUIS PAS UN JOUET ET J’AI UN NOM !
C’est ainsi que « la  danse Theta » libéra les âmes possédées de toutes les galaxies et les particules de tout l’univers du joug d’une conscience énergétique qui n’aurait jamais dû exister et qui n’aurait jamais de nom.

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